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Photo du rédacteurjmdevesa

… Et le gai rossignol, et le merle moqueur…



J’ai l’immense plaisir d’annoncer la publication de mon roman Une désarmée des morts par la maison d’édition Le Temps des Cerises (à lire aussi ainsi : LE TEMPS DES CeRISES).

 

La parution interviendra au premier trimestre 2025.

 

            Je suis très fier et très honoré de rejoindre Le Temps des Cerises. Son catalogue est fort beau. Par ailleurs, je sais que j’y suis lu avec attention et finesse (merci à Mme Soizic Hily, du Comité éditorial d’avoir parfaitement saisi les enjeux de mon livre).

 

            Sur mon site, on peut se reporter à la genèse de l’écriture de ce roman (consulter l’onglet « Journal de ‘Une désarmée des morts’ »). Il me semble que ces éléments ne sont pas inintéressants pour se faire une idée du processus de création qui m’a permis d’« accoucher » de cet ouvrage.

 

Les grandes lignes de l’intrigue

 

Entre le phare de Richard et les parages de Bégadan, Barrouille alimente les conversations et les intrigues. Dès le classement de 1932 le domaine a été élevé au rang de cru bourgeois. Sur les bouteilles, les étiquettes représentent le château. C’est une construction massive qui date de 1920. En août 1944, le clan le plus retors des Garranch mené par Arsène, le grand-père d’une avenante Hortense laquelle commençait à être sacrément courtisée, a récupéré Barrouille dans son escarcelle. On l’a mariée à Eugène Lalanne, un pharmacien de Lesparre aussi peu regardant en septembre 1945 sur l’origine des biens immobiliers de sa femme qu’il le sera sur la paternité réelle de leur fils, Maurice, né en mai 1946.

 

Au décès de son père, Hortense lui passe le flambeau de la propriété. Maurice tyrannise les employés et les fournisseurs, mécontente les alliés de la famille, exaspère sa parentèle..

 

Chaque quinzaine, pour le négoce, il se rend à Bordeaux. Il y a sa vie d’homme, loin des commérages et du risque d’indisposer sa mère. En Médoc, il n’est qu’un vieux garçon de trente puis de quarante bientôt de cinquante ans ; à Bordeaux, à la charnière des années 1980-1990, il est un habitué de L’Alhambra, un bar interlope du port. En 1991, il y rencontre Véronique Sautron dont il tombe amoureux sans se l’avouer, il est un de ses réguliers durant les trois ans qui suivent.

 

Au lendemain du décès de sa mère, en décembre 1994, il forge le projet de prendre une épouse. Il a 48 ans. Sa compagne, il la veut à sa main c’est-à-dire docile au quotidien, une femme d’intérieur, et assez affranchie pour ne pas être rebutée par un unijambiste : il a été en effet amputé à la suite d’un accident de chasse. Il songe à Véronique. Certes on jasera un brin à son propos mais il ne sera pas nécessaire de beaucoup broder pour lui inventer une généalogie conforme aux convenances… Ce qu’il attend d’elle, c’est un enfant vigoureux, si possible un mâle.

 

Très vite, évidemment, Maurice et Véronique sont pris dans un insidieux tête-à-tête. Ce dont ils ne parlent pas, ni en couple ni avec personne, c’est de leur infécondité. Un point de bascule survient en décembre 1999 : une fausse couche qui sera gardée secrète. Véronique s’habille en noir. Il ne lui reste plus qu’à endurer les vexations de Maurice...

 

Lors des obsèques de Véronique, morte à 45 ans, Maurice (lequel en a 69) se remémore les dix ans d’hémiplégie sévère et de mutisme de celle-ci, la lettre qu’il avait interceptée, sa rage, la dispute, sa violence, Véronique réfugiée dans la salle de bain, et le noir qui s’en est suivi...

 

Les enjeux du texte

 

Comment écrire un roman dénonçant un féminicide quand on est un homme et que le crime concerne sa mère ?

Je me suis efforcé de camper la géhenne conjugale de ma mère, et ainsi de me réconcilier avec elle. Pour ce faire, j’ai ramené à ma conscience le souvenir de Pierre Bourgeade et des disparu(e)s qui ont compté pour moi Jacques Abeille, Sony Labou Tansi, Louis, Maïté, Johanna, de cette contrée où le bonheur des méchants comme un torrent s’écoule, afin que ceux-ci soient mes avocats et intercèdent en ma faveur.


J’ai donc rythmé dans ces pages ce que j’ai vécu et surtout ce que j’en ai fait, après l’avoir vu et subi, dans le symbolique et l’imaginaire, au fil des ans et des fiascos. Et puis j’ai plongé dans l’introspection : à l’approche de l’été où j’allais fêter mes soixante-six ans, ce chiffre augurant celui de la Bête ravivait en moi la mélopée avec laquelle Irene Papas arrenta l’infini à la jouissance des femmes.


Ce livre, je l’ai rédigé en fils sans père ni ancêtre, au terme d’une manœuvre sorcière et en vertu d’une poétique dont l’énoncé a vocation à demeurer inachevé : phrasé mordoré, ponctuation insolite, syncopes, sensualité et préciosité des images, rutilance du lexique et mélancolie du drapé...


Je l’ai donc ouvré comme un fétiche et modulé en manifeste-fantôme indispensable à ma « survie ». Voilà pourquoi cette écriture de création est à la fois en résonance avec la poésie et la liberté, et réfractaire à l’idée que le texte puisse véhiculer une vérité.

 

 



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