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La Couleur contre l'obscurantisme


Ma collègue et amie Aurélia Gaillard a publié cet automne un livre extrêmement utile et précieux en CES temps : il concerne l'invention des couleurs par les Lumières. Cette étude m'a beaucoup intéressé car elle rappelle, par exemple, que les Grecs ne "voyaient" pas le monde comme nous, du fait de leurs connaissances (lacunaires) de l'anatomie de l'oeil et du cerveau, et d'une conception de la vision ne "séparant" pas l'objet vu et regardé du regard le scrutant. En Europe, entre l'Antiquité et notre époque, un tournant décisif : le XVIIIe siècle et les Lumières.


Vous m'avez compris : cet ouvrage m'a passionné.


Je suis très heureux par conséquent de signaler la parution dans Quinzaine(s) de l'article que j'ai rédigé afin de rendre compte de cette contribution à l'esthétique et à l'histoire des idées.


Il m'a plu de m'inspirer d'une plaquette de René Crevel touchant à Salvador Dali (en l'occurrence Dali ou l'anti-obscurantisme, la première monographie en France de ce peintre) pour titrer mon "papier".


Voici le début de mon article :


"Cet automne, Aurélia Gaillard, une littéraire spécialiste reconnue du dix-huitième siècle, membre de l’Institut universitaire de France, publie un livre L’Invention des couleurs par les Lumières. De Newton à Goethe qui, si l’on songe au travail et aux recherches qu’elle a menés pendant plusieurs années (en témoigne par exemple, en 2019, sa brillante communication consacrée à l’« écrivain-coloriste infinitésimal » lors du colloque réuni à Bordeaux à propos de l’œuvre de Jean-Philippe Toussaint), est un aboutissement et qui – j’en suis persuadé – est appelé à faire date, non seulement dans le champ disciplinaire de ma collègue et amie, mais au-delà, plus largement, dans le domaine des études d’esthétique, dans celui de la pensée et dans l’analyse de notre rapport au monde. Pour un très grand nombre d’étudiants avancés, de doctorants et de chercheurs, cet ouvrage (très richement illustré, rédigé dans une langue précise et limpide, sans aucun jargon) sera à la fois source précieuse d’information et de documentation (un très utile et malin « lexique des mots de couleur du XVIIIe siècle », des notes éclairantes, une copieuse bibliographie, un index), et stimulant vecteur de réflexion et d’investigation. Par sa facture, la profondeur de son propos, ses implications et sa possible résonnance dans la manière où bien des débats actuels sont conduits, ce texte n’a pas vocation à demeurer dans la seule sphère académique. Il mérite en effet d’atteindre un large public. Afin d’y contribuer je m’emploierai à en restituer la thèse, la démarche et le ressort subjectif, et la portée."


Jean-Michel Devésa, « La Couleur contre l’obscurantisme », [à propos d’Aurélia Gaillard, L’Invention de la couleur par les Lumières, de Newton à Goethe], Quinzaine(s), n° 1262, 20 novembre 2024, p. 17-18.










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