20 décembre 2021. Elle n’est plus depuis déjà une semaine, elle nous a quittés le 13, bien entourée dit-on. Je ne crois pas raconter d’histoire en affirmant que de notre rencontre nous conservions l’un l’autre des souvenirs et beaucoup d’estime, son dernier livre est en bonne place dans ma bibliothèque, et je suis heureux d’avoir mentionné dans une de mes pages mon émotion quand sur un rayonnage de librairie alors que je ne m’y attendais pas j’ai aperçu un de mes ouvrages rangé contre un des siens. En apprenant son décès sur le réseau social où assez fréquemment nous nous faisions signe je me suis senti aussi étreint par la nouvelle que lorsque m’avait submergé la vue de nos bouquins côte à côte. Nous avions fait connaissance à quelques semaines de mon départ pour Brazzaville. Avait été scellé un contrat bien plus engageant que ceux d’ordinaire paraphés devant notaire. Si un été nous y avons renoncé, c’est que, juste après le concert qui nous a réunis, dans cette brasserie qui relève de mon Paris fantasmatique, nous avons jugé avoir suffisamment cheminé ensemble pour être certains que ce que nous recherchions ce serait avec d’autres que nous le découvrions peut-être. Elle avait commencé à publier, moi pas. À aucun instant, ce soir-là, l’idée que le destin ferait de moi son nécrologue ne m’a traversé l’esprit.
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