29 juillet 2023. Cela a commencé ce matin, très tôt... Il ne faisait pas encore tout à fait jour, j'étais éveillé depuis un moment, je me suis dit qu'il était temps. Cela a donc débuté ainsi. Le rapportant ici, dans ces lignes, j'ai l'impression de singer Céline tant j'entends son timbre dans ma gueulante mais qu'importe Céline c'est de Elle désarmée des morts dont il s'agit...
De ce roman j'ai terminé le premier jet le 26 mars. Depuis cette date, j'ai laissé "dormir" mon texte, me promettant d'entamer sa correction autour du 31 juillet. Il suffit de consulter ce site, à la rubrique ad hoc ("Le Chantier de mon nouveau roman") pour constater que je ne baratine pas. Je songeais au 31, nous sommes le 29. Je ne tairai pas ma satisfaction de tenir ma feuille de route et de respecter le calendrier, "mon" calendrier.
Ce matin, j'ai éprouvé le sentiment trouble que mon roman me résistait, qu'il s'opposait même à ce que j'intervienne sur lui, j'ai senti de sa part comme de l'hostilité. Je m'en félicite beaucoup : ces quatre mois écoulés ont creusé la distance entre lui et moi, je l'aborde comme s'il m'était étranger. J'y vois une promesse : celle de ma sévérité, mon oeil ne sera pas complaisant, je ne laisserai rien passer qui me semblera faible. Discutable. Confus. Ou raconté. Ce livre doit être écrit, de a à z.
Concomitamment à cette impression, la pétoche, une immense pétoche. Vais-je y arriver ? En ai-je l'étoffe ? Ce labeur sera douloureux, à bien des égards ce n'est pas une découverte, les Ecritures ont prévenu et Godard l'a filmé...
Et puis, en dépit de ces interrogations et de ces craintes, la joie. Ayant officiellement fait valoir mes droits à la retraite le 15 juillet, je débute aujourd'hui ma nouvelle vie, je suis à un tournant, à plus d'un titre d'ailleurs, à ce propos je n'en avouerai pas davantage, tout viendra à point, un premier et décisif tournant : ce 29 juillet, j'entame ma vie d'écrivain à temps plein.
Comentários