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Photo du rédacteurjmdevesa

Succube et revenant.

Dans mon désert, 26 septembre.


Il me fait jouer de mon vivant le rôle d’un fantôme, l’amour que tu me portes, ou plutôt que je crois que tu me portes, quand tes yeux posés sur moi me troublent au point que j’en perds mes certitudes et ma contenance, que j’en tombe le masque et cesse de faire le bonimenteur, de jouer à plus malin que le dernier damné, oui, ton amour, celui que je te suppose, que j’espère, que je discerne à la commissure de tes lèvres dans les plis de ta chair, au plus secret de ta personne, un amour dont je me persuade qu’il est si grand et neuf qu’aucun jamais ne l’égalera, amour immense au sein duquel je me perds, me noie, exactement comme lorsque je suis dans tes bras, à ta portée, cet amour, le tien, il m’ébranle et me liquéfie, ton amour, le tien, tes yeux ta bouche tes mains, ta chaleur sur mon front ma joue mes lèvres, et ton sourire dans un silence majeur, comme un accord, bien sûr, un silence aussi de soie et de songe, et moi flageolant tremblant palpitant de tout mon être, et de ma carcasse, à tes jambes de vertige asservi je me rends, à ton teint d’ivoire je me plie, soumis pas ton amour, ton amour que je prête, que j’embellis et magnifie, toi, ma mystérieuse, sœur puînée de celle qui jadis a rendu fou Robert Desnos, toi, et moi comme lui, comme lui j’ai tant marché parlé couché avec ton fantôme que j’en suis, moi-même, comme lui, devenu fantôme.




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